© Eric Deroze, SAM
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Version du 8 août 2017
Biochimiste, focalisant ses recherches sur les mécanismes d’activation des lymphocytes T, Margot Thome Miazza a été nommée professeure ordinaire au Département de biochimie de la Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l’UNIL dès le 1er août 2017.
Margot Thome Miazza a acquis ses lettres de noblesse en immunologie à travers ses travaux sur les lymphocytes T: une «police» immunitaire qui participe à la réponse aux infections mais joue aussi un rôle protecteur contre les tumeurs. Ses recherches se focalisent sur leurs mécanismes d’activation: «Des récepteurs à la surface des lymphocytes, dits récepteurs à l’antigène, sont activés quand ils détectent des éléments suspects à la surface d’une cellule», explique la professeure. En effet, le profil des protéines exprimées à la surface d’une cellule change quand il y a infection ou tumeur.
Mais comment ces «détecteurs moléculaires» communiquent-ils avec l’intérieur des lymphocytes T ? Autrement dit, quelles voies de signalisation intracellulaires empruntent-ils ? Se concentrant sur ces questions, l’équipe de la professeure a mis en évidence, notamment, le rôle d’une protéase spécifique, MALT1, dans cette communication intracellulaire, en faisant un élément-clé de l’activation de la réponse immunitaire.
De quoi ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques. Il serait ainsi possible de moduler l’activité de MALT1 dans les cas où le système immunitaire prend des vessies pour des lanternes. Par exemple dans le cas de maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques, où les lymphocytes T se retournent contre des cellules normales. Ou encore quand il y a exagération de la réponse immunitaire, une prolifération anarchique de lymphocytes pouvant dégénérer en cancer – le lymphome.
«Nous nous concentrons sur les mécanismes fondamentaux, nous ne travaillons pas sur ces pathologies elles-mêmes, nuance Margot Thome Miazza. Mais nous avons quelques projets translationnels avec des partenaires industriels pour développer des médicaments capables d’inhiber ces voies de signalisation, et bloquer ainsi l’activité de MALT1.»
A côté de ses recherches, la professeure est également active dans la promotion des carrières féminines: elle a siégé de 2010 à 2016 dans la Commission de sélection du programme Marie Heim Vögtlin, qui s’adresse aux femmes scientifiques qui ont interrompu leur carrière, notamment pour raisons familiales.
1965 | Naissance à Stuttgart |
1986-1992 | Etudes de biochimie à l’Université de Tübingen, en Allemagne, ainsi qu’à l’Université d’Arizona, à Tucson (Etats-Unis) |
1993-1995 | Thèse effectuée à l’Institut Pasteur, à Paris |
1996-1998 | Travail postdoctoral à l’UNIL, sous la direction du Dr Jürg Tschopp |
1999-2004 | Maître-assistante à l’UNIL |
2004-2009 | Professeure assistante boursière FNS à l’UNIL |
2009-2017 | Professeure associée de l’UNIL |
2010-2016 | Commission de sélection du programme Marie Heim Vögtlin, visant à encourager les carrières féminines |
dès 2015 | Directrice adjointe du Département de biochimie, FBM |
dès 2017 | Professeure ordinaire de l’UNIL |
Par: Caroline Ronzaud/Communication FBM
Version du 10 novembre 2011
Biochimiste, spécialiste du contrôle de l’activation et de la prolifération des lymphocytes, Margot Thome Miazza a été nommée professeure associée au Département de biochimie de la Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l’UNIL dès le 1er août 2009.
De nationalité allemande, Margot Thome Miazza est née en 1965. Après avoir étudié la biochimie à l’Université de Tübingen (Allemagne) et à l’Université d’Arizona à Tucson (Etats-Unis), elle entreprend sa thèse à l’Institut Pasteur, à Paris, qu’elle parachève par un doctorat, en 1995. La scientifique poursuit dans la voie postdoctorale à l’Université de Lausanne, au sein du laboratoire du Prof. Jürg Tschopp. En 2004, elle décroche une bourse de professeure assistante FNS, avant d’accéder au titre de professeure associée de l’UNIL en août 2009.
La chercheuse a acquis ses lettres de noblesse dans le domaine de l’immunologie grâce à ses travaux sur les lymphocytes. Margot Thome Miazza s’est attelée à mettre au jour les mécanismes permettant aux cellules du système immunitaire de combattre les agents pathogènes et infectieux, et le rôle de certaines protéines dans ce processus. Elle a ainsi démontré qu’une protéine spécifique, baptisée MALT1, constituait un élément clé de l’activation des défenses immunitaires. La découverte de cette protéine et de son fonctionnement laisse entrevoir de nouveaux espoirs thérapeutiques dans le cas de maladies auto-immunes dues à une hyperactivité du système immunitaire. L’attaque des cellules saines de l’organisme qui en résulte pourrait être bloquée en modulant l’activité de MALT1. Ces mêmes mécanismes pourraient également être utilisés pour éviter les rejets chez les patients transplantés.
MALT1 n’est qu’un des composants protéiques endossant un rôle clé dans les réponses immunes adaptatives par voie de signalisation cellulaire. D’autres molécules, comme CARMA1 ou BCL10, participent également à la reconnaissance des agents pathogènes et tumoraux en transmettant des signaux provenant de récepteurs d’antigènes présents sur la surface des cellules lymphocytaires, prélude à la réaction immunitaire proprement dite. Margot Thome Miazza se focalise sur l’étude de ces mécanismes de signalisation contrôlant l’activation des lymphocytes et concourrant au développement de certains types de lymphomes. Elle étudie également le lien entre MALT1 et le développement de maladies de la peau dans lesquelles l’activation des lymphocytes joue un rôle majeur, telles que l’eczéma. L’importance et la qualité de ses travaux ont été salués par le Prix Leenaards 2009.
Par: Pascal Vermot/Communication FBM