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Version du 18 avril 2017
Spécialiste en infectiologie et en médecine tropicale et des voyages, Valérie D’Acremont est engagée dans la mise au point d’algorithmes électroniques visant une meilleure prise en charge des patients fébriles et une surveillance aussi précoce que possible des épidémies. Depuis 2010, elle partage son temps entre la Policlinique médicale universitaire à Lausanne et l’Institut tropical et de santé publique suisse à Bâle. Au 1er février 2017, elle a été nommée professeure associée de l’Université de Lausanne.
Jeune cheffe de clinique à la PMU, Valérie D’Acremont développe des recommandations de pratiques cliniques pour la prise en charge des patients fébriles au retour d’un voyage sous les tropiques et les transforme en un algorithme interactif sur internet. En Tanzanie, où elle réside durant trois ans, elle implémente en phase pilote un test rapide et très bon marché pour la malaria permettant de réduire drastiquement l’administration inadaptée d’antipaludiques. Pour éviter la sur-prescription d’antibiotiques chez les patients négatifs pour la malaria, elle lance une vaste étude sur les causes des épisodes de fièvre, menée dans un premier temps chez les enfants puis élargie aux adultes. Les résultats de cette étude, publiés dans le prestigieux New England Journal of Medicine, valent à l’infectiologue le Prix Pfizer en 2015. Ceux-ci l’amènent à développer une «tablette magique» (algorithme électronique) qui permet aux médecins - guidés pendant leur consultation ambulatoire - de prendre les bonnes décisions. Cet outil se révèle extrêmement efficace car il diminue drastiquement la prescription d’antibiotiques tout en permettant une guérison plus rapide des patients. Et c’est dans cette orientation qu’elle poursuit ses recherches, soutenues entre autres par la Fondation Bill & Melinda Gates, avec deux objectifs: améliorer les algorithmes de prise en charge des patients, par exemple en connectant aux tablettes des senseurs permettant d’intégrer automatiquement des paramètres diagnostiques; constituer de vastes bases de données à l’aide de nouvelles plateformes diagnostiques pour permettre aux gouvernements d’identifier les agents pathogènes circulants et d’agir rapidement et efficacement en cas de flambée épidémique.
Aujourd’hui responsable adjointe du Centre de vaccination et de médecine des voyages de la PMU, Valérie D’Acremont y supervise les consultations précédant un voyage ou en cas de maladie au retour des tropiques. Elle met ses compétences de spécialiste au service d’un médecine générale à la fois nourrie des développements récents de la technologie et proche des réalités du terrain. Son approche, très evidence based, s’adresse à des médecins peu formés aux maladies tropicales et promeut la délégation de compétence aux infirmiers. Hors du milieu de la policlinique, elle développe des stratégies de dépistage dans des communautés, souvent fermées, comme celle des latino-américains illégaux menacée par la maladie de Chagas. Après avoir travaillé à l’OMS, elle apporte un support technique à un consortium d’ONG actives dans plusieurs pays d’Afrique pour implémenter ses algorithmes électroniques à large échelle.
Soucieuse de transmettre son expérience à la jeune génération, elle pratique une pédagogie interactive d’une médecine moderne (e-Health) qui décharge le médecin de la dimension probabiliste du diagnostic pour mieux le laisser se consacrer à l’art de la consultation. Son implication pour la promotion des carrières fémines et, plus encore, sa personnalité engagée et ouverte au dialogue interprofessionnel en font un véritable «role model» pour les médecins de demain.
1971 | Naissance à Nantes d’un père français et d’une mère néerlandaise |
1989 | Bac maths-physique au Gymnase du Bugnon |
1995 | Diplôme de médecin de l’UNIL; assistanats en médecine interne et chirurgie à St-Loup, en médecine générale puis des voyages à la PMU et en maladies infectieuses au CHUV |
2003 | MD; elle est nommée cheffe de clinique à la PMU |
2004-2005 | Responsable ad interim du système de santé pour les requérants d’asile dans le Canton de Vaud |
2006 | Master in International Health dans différentes universités en Europe; titre de spécialiste en maladies infectieuses; chercheuse et épidémiologiste au SwissTPH-Swiss Tropical and Public Health Institute à Bâle |
2006-2009 | Séjour de recherche clinique en Tanzanie |
2009 | Titre de spécialiste en médecine tropicale et des voyages |
2010 | PhD «Malaria diagnosis in Tanzania»; cheffe de groupe de recherche au SwissTPH à Bâle; médecin associée à la PMU; responsable adjointe du Centre de vaccination et médecine des voyages |
2010-2013 | Engagée (temps partiel) à l’OMS comme experte malaria et autres maladies fébriles |
2011 | PD-MER de l’UNIL |
2014 | Médecin adjointe à la PMU; Prix d’excellence en recherche clinique de la FBM |
2015 | Prix Pfizer pour sa publication dans le New England Journal of Medecine |
2017 | Professeure associée de l’UNIL |
Par: Véronique Jost/Communication FBM